Anna Gaïotti est une de ces apparitions qui atterrissent sur la scène avec le mystère d’un archange et le sex-appeal d’un faune. Se dégage de son visage et de ses mouvements quelque chose qui vous fait douter de vous-même, douter de ce que vous pensiez jusque-là être la grâce, douter de l’existence du genre. Elle évoque par moments l’être hermaphrodite perché sur des escarpins-pointes classiques de Cecilia Bengolea. La première partie était – cela dit – plus efficace que la seconde. Son rapport à la matière, en l’occurrence la feuille d’or pour « Plus de Muse mais un troupeau de muets », est d’une maîtrise assez hallucinante. Mais ce qui fait qu’il faut l’aller voir, c’est la manière dont elle habille la danse de son. Cette Muse muette introduit la musique à l’intérieur du corps.
Plus de Muse mais un troupeau de muets
Plus de Muse mais un troupeau de muets