Dans un décor intemporel, de grands panneaux se meuvent, une atmosphère de port, sur les docks, on s’embarque avec Tristan et Isolde dans la mise en scène intemporelle de Pierre Audi. La jeune Rachel Nicholls incarne une Isolde sensible, fragile, inspirée par la direction de Daniele Gatti, qui joue du rubato et de tempi souples. À la tête de l’Orchestre national de France, son Wagner iconoclaste provoque les huées du public de vieux caciques du théâtre des Champs-Élysées. Torsten Kerl est un Tristan héroïque autant que le König Marke de Steven Humes est bouleversant de désespoir. Au troisième acte, dévasté, en ruine, Tristan succombe d’amour, douleur apaisée par un éblouissant « Liebestod », à contre-jour. Wagner ou le don lacrymal de faire pleurer les notes et ses auditeurs.
Tristan und Isolde
Tristan un Isolde