(c) Mirjam Devriendt

Un dernier inventaire avant liquidation : voilà à quoi nous nous convie “World without us”. Long poème déclamatoire sur la lente transformation du monde après la disparition des humains, cette dystopie est aussi bien une ode vacillante à l’au-delà et à l’extraterrestre. Le spectacle est ultra-clivant, le genre duquel on peut s’extirper irrémédiablement comme y adhérer entièrement. Car sa radicalité est totale : dépouillement scénographique (un seul bloc central sur lequel viennent rebondir quelques – rares – images projetées en fond de scène), direction d’acteur et lumières minimalistes, ton monocorde… Seul le texte demeure, ce déroulé aride, naturaliste et anticipatif d’un futur sans l’homme, dont on ne sait en sortant s’il est tragique ou non. L’un des succès critiques de ce Fringe 2016 (prix Fringe First attribué par “The Scotsman”), qui pour notre part nous aura laissé dubitatif.