(c) Charlotte Gonzalez

Ancienne bourse au cuir parisienne, le Théâtre Paris-Villette garde les stigmates de son histoire dans les arches de pierres taillées et les plafonds ouvragés. Y entendre le récit d’Homère dans la bouche d’anciens détenus du Centre pénitentiaire de Meaux impose de fait un imaginaire chargé d’histoire(s). Au commencement, afin d’apaiser les esprits, un chant venu d’un ailleurs. L’imperfection de la parole des comédiens d’un soir s’y mêle, rendant ainsi compte, dans ces corps de héros pétris de violence, de la fragilité de l’homme. Leur sincérité transperce nos chairs. Et pendant ce récit choral de la mort d’Hector, l’Histoire brute semble déposée à nos pieds par ces passeurs. Lorsque les lumières se rallument, salle et scène jubilent. Nos comédiens d’un matin s’arrosent d’eau et portent alors leur metteur en scène à bout de bras pour le faire sauter au ciel.