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David Krakauer, clarinettiste magicien, aurait pu être derviche soufi ou tzigane errant s’il n’était new-yorkais et juif. Il est accompagné par l’Orchestre Lamoureux, séduit, qui sert remarquablement ces musiques klezmer et classiques pour l’immense plaisir d’un public conquis d’avance. Devant tant de ferveur, on regrette que le chef ne s’imagine pas conduisant le concert de clôture des Prom’s et ne se retourne pour faire chanter la foule, parfaire cette communion des âges et des origines. Ne manqueront même pas à la fin les flashs des portables nécessaires à l’immortalité des moments familiers et familiaux. Mais quand tout ceci est produit avec finesse et joie de vivre, il faudrait être bien rustre et ignare pour ne pas simplement apprécier ce plaisir rare de l’évidence, yeux clos oreilles ouvertes, pieds en rythme.