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Dans le paysage du théâtre français d’après-guerre, un homme, Roger Blin, se bat pour créer sur les planches “En attendant Godot”. Doutes, péripéties, coups de théâtre : le pari est de traiter cette aventure historique comme une pièce à part entière. Le dispositif est efficace, qui va et vient entre les mésaventures du metteur en scène et ses visions inspirées par la pièce, mêlées aux souvenirs de Samuel Beckett. Les personnages, en teintes pleines, à des lieues de toute forme d’absurde, transmettent leur transparence aux ombres de “Godot”. Narrative et didactique, linéaire, rythmée par une musique anachronique, la pièce est au service d’un divertissement de bonne facture — moins le personnage de l’auteur, d’une élégante sobriété. En somme l’ensemble est bien peu beckettien ; ce qui en rassurera certains, peut-être.