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Soutenu par le festival Sens interdits, le spectacle Je ne m’en souviens plus est une expérience pour le moins déroutante. Entre documentaire et fiction, témoignage et interrogatoire, l’auteur et metteur en scène syrien Wael Ali raconte l’histoire d’Hassan Abd Alrahman. Aujourd’hui musicien en exil à Lyon et prisonnier politique en Syrie dans les années 80, ce dernier se soumet aux questions tendres, parfois autoritaires, de son interrogateur. Entre les trous de mémoire et les souvenirs déformés à force de les raconter, est-il possible de faire ressurgir du fond de la mémoire des faits et des dates enfouis ? L’histoire ne le dira pas, car il n’est pas vraiment question ici de vérité. Autant comédien, que sujet réel de l’enquête, la figure d’Hassan flotte en effet à la frontière de la réalité et de la fiction. Et c’est le charme décousu des anecdotes mêlées à la douleur de l’histoire qui opère.