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Au compte goutte les spectateurs s’installent, les plus petits devant, alors que le conteur, artisan du papier taciturne est déjà au travail dans son atelier, coupant et recoupant méticuleusement des feuilles de journaux. Les miettes de cette mécanique s’amoncellent sur le sol tel un tapis de feuilles mortes, témoins des années de découpages à raconter cette histoire. Car il nous semble que ce sont les souvenirs de ses amours passées que le vieil homme tente de représenter devant nous à travers cette narration métonymique du “Vaillant soldat de plomb” d’Andersen. A l’aide d’une multitude de procédés d’imagerie autour de la feuille de papier (ombre, vidéo et même pyrotechnie) ce chef d’orchestre découpe les traits d’une narration très subtile et poétique autour de la question du désir, notamment. Mais cette simplicité pourra sembler bien aride aux jeunes spectateurs et le refus du spectaculaire, pourtant à portée de coup de ciseaux ; est bien dommageable. La poésie est là, mais la magie ne prend pas.