Icône populaire, encore aujourd’hui quarante-deux ans après sa mort, Oum Kalsoum est convoquée une fois de plus pour faire écho à la douce nostalgie d’un pays perdu et à la fierté d’être Arabe. Nora Krief s’empare, en hommage à sa mère, de ce poème d’Ibrahim Nagi interprété par la chanteuse égyptienne et le mêle à ses souvenirs de gamine. “Al Atlal”, “Les Ruines”, épousent ainsi l’exil difficile de sa famille tunisienne, les rideaux chemins de fer, les cris de la maitresse, le pavillon de banlieue parisienne, le saule pleureur français et les lauriers roses tunisiens… Elle, qui n’a connu son pays seulement parce qu’elle a du “vivre en France comme en Tunisie”, s’est maintenant réconciliée avec ses vieux démons. Adresse à tous les déracinés, ce tour de chant prend plutôt la forme d’un cabaret un peu kitsch et naïf, malgré la sincérité touchante de la jeune femme.