On nous annonce une danse dont “les transes de possession” et “les pratiques chamaniques” donneraient à l’ensemble, en somme, un souffle, un élan “théâtral”. Dont acte. Ce qui est dit est forcément vrai. Sauf qu’on ne le voit pas franchement : une heure durant, les corps, totalement nus (probablement une histoire d’universalité, de dépassement des oripeaux pour accéder à l’esprit… puisque bien entendu, cela n’a rien d’une recherche exclusivement plastique ou – diable non – d’une entourloupe marketing). Le tout est logiquement esthétique bien qu’on cherche un travail sur les lumières ou la scénographie pour accéder à une intensité dramatique qui manque à l’ensemble. Les tableaux se succédant sans pause offrent de beaux instants lorsqu’ils sont à l’unisson mais sont un peu brouillons lorsqu’il s’agit de mouvements épars de chacun. Il y a de l’engagement dans ces corps hélas identiques (grands, fins, musclés, secs, peu poilus : un stéréotype du bogoss) mais il manque à ce parcours forcément voyeur une dynamique cathartique.