Derrière ce titre étrange se cache l’ouvrage posthume de l’écrivain québecois culte Réjean Ducharme. Resté dans les cartons de Gallimard pendant 35 ans, et publié seulement l’année dernière, le « Lactume » est une étrange anthologie de dessins fantasques réalisés et légendés par l’auteur. Le spectacle est ici un double jeu de mémoire et de clin d’oeil à la jeunesse : celle de Ducharme, qui compose cette oeuvre hors normes à 23 ans dans l’élan d’une fougue poético-contestataire ; et celle de Martin Faucher qui, alors vert metteur en scène à peine plus âgé, rentre en 1988 au programme du FTA avec une autre adaptation de Ducharme, « A quelle heure on meurt ? ». De cette double résonance naît un projet joyeux et inspiré qui passe en revue, sous la lecture impeccable de Markita Boies, quelques-uns des traits d’esprit flamboyants, entre humour absurde façon mouvement Panique, jeux de mots foireux, et moments de tendresse tragique : « Combien pour ce grand amour ? Trente douleurs »… Ducharme, disparu en août 2017, n’aurait pas renié l’adage d’Alphonse Allais : « La mort est un manque de savoir-vivre. »
Autour du Lactume
Autour du Lactume