« Black Out », opus premier de la série « Dispositifs » conçue par Philippe Saire, fête au Centre Culturel Suisse sa 180e représentation en 7 ans de tournée. Un compteur à l’opulence méritée pour une machine entièrement ficelée vers son telos de black out : inexorable obscurcissement de la scène (blanche) sous une « matière noire » invasive qui ne tarde pas à contaminer-dissimuler les corps (presque blancs). Mais dans l’oeil du destin, la danse cisèle mille et uns signaux rituels vers le spectateur entomologiste qui détaille la scène de surplomb. Elle poétise et produit l’extinction de son vivarium : elle poïétise. Une admirable performance tellurique vers le noir primitif – dont il faut éventuellement regretter qu’aucun stigmate organique ne macule à terme les pores et la peau de la scène et des corps : « Black Out » laisse des marques sans traces.