Invité par l’ENSATT à mettre en scène les textes conjoints des écrivains dramaturges de 3e année, Jean-Pierre Baro déploie un succédané de situations à l’eschatologie burlesque. Face à l’incoercible montée des eaux, l’homme veut parfois devenir un animal marin, construit de fragiles abris et/ou cimente des digues aux frontières du ciel ; mais surtout, il refuse d’y croire. Quand la crue est fatale, il s’épanche en ego et en brutalité jusqu’au cannibalisme et/ou il veut faire la révolution ; mais surtout il cherche des nouveaux repères (au cap de Bonne Espérance, en écho à 2012). Parce que l’eau recouvrant la Terre a altéré le cosmos : alors des populations oubliées et incertaines ressurgissent, à l’image des Atlantes. “Crue”, à mi-chemin entre le workshop et le spectacle, invente ainsi une image hallucinée et heureusement amorale d’un futur (trop) débordant.