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La mise en scène ne peut être parfois qu’effets de style. Regards appuyés et millimétrés, yeux qui roulent avec emphase dans les orbites, répliques sur-articulés projetées avec vigueur – même lorsque l’on parle de « fraiseuh-ta-ga-DAA » – déplacements téléguidés au rythme du clair-obscur des lumières. Le tout entrecoupé de musiques lugubres et de voix microtées par intermittence (sans doute pour faire comprendre au spectateur l’intensité et la poétique de la situation, si elle lui avait échappée). La Maison de Simon Deletang est donc cette assommante mélopée, qui présente trois frères en prise avec les fantômes de leur passé. Leur enfance y est décrite par bribes, au grès des flux de souvenirs qui les assaillent, tandis qu’ils re-convoquent leur maison familiale et ses drames suggérés, de la cave au grenier. Perchés en haut d’un ponton, émergeant d’une barque entourée de joncs,  les interprètes semble englués dans les directions de jeu, écrasés par une prose pourtant subtile.« La Maison n’a pas été écrite pour le théâtre », annonce Julien Gaillard, auteur et comédien, en préambule à sa note d’intention. En effet.