(c) Giovanni Cittadinicesi

“Laïka”, écrit et mis en scène par Ascanio Celestini, emboîte le pas au très remarqué et remarquable “Discours à la nation”. Un type, visage de la solitude, de la foi et du combat social traverse la vie et le paysage de ceux auxquels ni Dieu ni les politiques ne s’adressent, les “mis à la marge” : un clochard, une vieille, une pute et un aveugle. Le texte est insurgé et poétique, une dialectique viscéralement en colère qui jongle avec la métaphysique, la religion, la philosophie et la petite vie quotidienne. Une invitation à entendre aboyer la chienne Laïka envoyée dans l’espace et qui y tourne encore, regardant notre monde entre les étoiles d’où elle comprend peut-être ce qui nous échappe. David Murgia est un acteur magistral : une grâce et une précision toutes mathématiques associées à un débit rapide comme un assaut, la parole comme une barricade qu’on prend sans plus jamais céder de terrain. Quand défendre devient une prouesse, ce spectacle s’avère aujourd’hui profondément nécessaire.