Les Séparables

Les Séparables

Oui bien sûr, ici comme partout Romeo aime Juliette et comme à Vérone leurs familles respectives ne saluent pas vraiment ce rapprochement. Ici, ce ne sont pas des tribus rivales mais des Blancs et des Arabes qui se font face. Peut-être même sont-ils teintés de sang sioux. La transposition paraît évidente et la mise en scène souligne ces antagonismes sans pourtant parvenir à élever le débat de l’interculturalité dans les sphères de l’imaginaire. Heureusement le jeune âge de nos protagonistes et les mots de Fabrice Melquiot allègent le pathos et ajoutent un peu d’humour dans ce drame désormais éternel version fait divers contemporain. Ce que l’on retient surtout, c’est la performance des deux acteurs (Nasma Moutaouakil et Antoine Courvoisier), très investis sans en faire trop, tentant des nuances, touchant du doigt la force fragile si particulière du moment où la candeur de l’enfance laisse progressivement la place à la conscience de la réalité.