“Sponge” commence par une image saisissante. Du noir où la salle est plongée, sur fond de musique anxiogène, émerge peu à peu le corps de Yu-Ju Lin. Cachée derrière un long rideau de cheveux noirs, le public a du mal à discerner si la danseuse évolue de face ou de dos. Construit comme une marée, avec des phases ascendantes et des phases descendantes, le solo de la chorégraphe taïwanaise est traversé par les ondes de la bande sonore. Les gestes heurtés, les membres par moments à la limite de la contorsion, Yu-Ju Lin semble traversée par les sons qu’elle entend. Le corps lâche alors prise, se soumettant à son environnement. Sorte de transe contemplative, “Sponge” est une invitation au stoïcisme.