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Dans « The Other Voice », Ivo van Hove fait dialoguer une absence avec l’autre, cette fois-ci celle de l’homme à l’autre bout du fil dans « La voix humaine » de Cocteau. Le dyptique créé par les deux spectacles, par ces deux voix qui s’adressent l’une à l’autre sans jamais se rencontrer, plonge le spectateur dans l’éternel constat de l’emprisonnement subjectif dès qu’il s’agit d’amour. Si l’idée d’imaginer cette voix manquante est brillante, permettant au spectateur un surplomb qui serait celui des deux points de vue de l’histoire, sa réalisation pêche par une dramaturgie répétitive dont on peut éprouver quelque lassitude. L’homme qui ne parvient pas à « raccrocher » oscille tout au long du monologue entre un rôle de sauveur qui s’adresse à une femme fragile et désespérée et un rejet de celle-ci, qui s’exprime par de la colère. On regrettera donc l’absence d’expression d’une plus grande variété de sentiments dans l’écriture de Ramsey Nasr ; néanmoins, sa performance admirable – il est un membre incontournable du Toonelgroop Amsterdam – laisse pantois.e.