10:10

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© Nicolas Bonnal

« 10:10 » invente une roborative récréation de 48 minutes que trois danseurs et un batteur, encadrés par quatre bancs de sable, se partagent dans l’urgence de s’amuser. Un temps libre se découvre ! – Il faut gaillardement l’occuper : ça se chamaille amicalement entre les compétiteurs enfantins qui toujours débordent de fantasmes ludiques. Entre miniscènes et minichorés, chaque rapport s’inverse et se recadre au rythme de la batterie, à laquelle s’agrègent des morceaux de conversation et des sons cuivrés… De sorte que le réalisme des scènes se confond progressivement avec l’imaginaire qui s’en dégage : la situation est souvent le prétexte à une danse plus lumineuse. N’est-elle pas un jeu comme un autre ? Caroline Cornélis navigue avec brio dans les différents ouvroirs poétiques de cette cour de récré – là où les enfants sont libres de contester gaiement l’ordre établi. Dommage que la traversée soit si thématique qu’elle n’explore pas plus en détail le tréfonds existentiel de chaque motif : un peu plus d’exploration chorégraphique aurait probablement sublimé le déjà réussi « 10:10 », dans lequel les adultes jouent à la fois aux enfants et pour les enfants.