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Répétitions Goldberg. L’interprétation ne varie pas beaucoup chez Yaïl Barréli, qui revisite la sacro-sainte oeuvre contrapuntique de Bach: en partant d’une démarche intéressante, il aboutit à un résultat décevant. Il faut certes du culot pour tordre la mélodie au travers de borborygmes chantés un peu faux, en proposer une version métal, ou la ponctuer d’une musique d’ascenseur : mais assez pauvres sont ces formes par lesquelles le danseur s’approprie l’oeuvre (à l’exception d’une danse des muscles assez drôle). Tout le raffinement technique de Bach semble en effet ignoré au profit de mimiques répétitives et de postures gadgets. L’immense spectre d’émotions suscité par les “Variations Goldberg” (sentiment d’univers en développement, d’apparition imminente, de tranquillité inquiète) est absorbé, donc réduit, par la monotonie des figures proposées par le danseur.