Maja

Maja

« Maja » n’est pas une histoire très compliquée. Un père se met en quête d’un loup qui aurait dévoré son fils. Mais là ne réside pas l’intérêt de la pièce. À partir de ce noyau narratif minimaliste, le Collectif X déroule une dramaturgie stupéfiante, fondée sur l’image, l’objet et la marionnette. Les scènes se découpent comme l’on tourne les pages d’un conte. Maud Lefebvre a pensé une dramaturgie à la manière d’une chambre noire au sein de laquelle les jeux de lumière agissent comme des révélateurs. Depuis l’obscurité domptée émergent des bouts de vie, parcimonieusement guidés par une voix de fabuliste. Échappant au piège d’une monotonie programmée, l’histoire prend peu à peu un tournant fantastique ; un pari risqué mais réussi, qui repose sur une remarquable maîtrise des outils techniques et ressorts narratifs. Arthur Fourcade, avec sa voix douce et grave ainsi qu’une belle présence physique, assure ce passage du texte raconté à l’image onirique.