Portrait Claude Vivier

Portrait Claude Vivier

Élève de Stockhausen, adepte de Varèse, Claude Vivier eut une enfance difficile et une mort violente et prématurée, annoncée de manière prémonitoire dans l’une de ses œuvres. Ayant accompagné les plus grands du dodécaphonisme et du sérialisme, Vivier contribuera pourtant au retour à la mélodie : la musique comme lieu de mythes, comme résurgence du sacré, comme synthèse active d’une présence au monde qu’il explorera jusque dans les arcanes de son propre corps. Comme si les avanies subies ouvraient le champ d’un possible nouveau par alliance de la rigueur de l’univers et de la douceur des contes de fées. Les trois pièces rassemblées (Vivier, Berio et Grisey) constituent en ce sens une expérience parfaite de cette exploration : fluidité, nappes sonores, références et appel au sacré, tout est là, servi par une mise en scène et une rigueur d’exception. Le chœur d’enfants et adolescents est à cet égard symbole de cet apprivoisement du complexe, de l’exploration de l’inédit.La mise en scène est parfaite : d’un graphisme enveloppant, elle mêle procession, évocation et fascination du sacré, la latitude d’improvisation laissée par l’auteur permettant tout en même temps la singularisation de chacune des parties et l’appel à la méditation et à la mobilisation de la puissance chamanique des textes et musiques.