Portrait du binôme artiste-chercheur en rat de laboratoire

Les animaux sont partout

© Pauline Le Goff

Benjamin Abitan et son Théâtre de la Démesure nous présentent une vraie fausse sortie de résidence de recherche création à la fois désopilante et complexe. La pièce se moque des injonctions à la mutualisation des financements et à la pluridisciplinarité qui sous-tendent certains dispositifs art-science. Ici, Jeanne et Tom, une chercheuse et un metteur en scène, se retrouvent dans une boîte blanche à « travailler » pendant un an sur le sens esthétique animal, jusqu’à ce que le futur entre par effraction dans leur présent : un comité olympique de superanimaux les contacte et leur envoie un casque de réalité virtuelle ultra-performant pour inventer le monde interspécifique de demain. De simulation en simulation, on plonge alors dans un labyrinthe dramaturgique tout à fait réjouissant, où les références télévisuelles ou vidéoludiques prolifèrent, non sans donner la place à de belles brèches de questionnement profond sur notre besoin de consolation à travers les univers fictionnels, comme une ultime tentative pour tempérer notre indomptable animalité. Une vraie friandise pour les geeks et les férus de récits « méta ».