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L’oud, instrument souvent méconnu hors du festival de Meknès, étend pourtant toujours plus son affirmation d’une simplicité trompeuse et surtout autorisant tous les excès et expérimentations. On avait bien sûr adoré Hamza El Din, adulé le père et le fils Bachar, sans jamais pourtant se dire que le Japon serait également prophète de cet instrument. Les Yoshida Brothers nous offre ce mélange, cet irruption de sonorité couramment arabe dans l’univers nippon. Et joue de l’improbable : outre un usage somme toute servant les règles du classicisme butō , les deux frères, forcément adeptes des Blues Brothers, s’envolent dans  une rythmique nerveuse rock & folk, allument une salle pourtant réputée sage, inspirent par leur rythme les battements de pieds d’un public absolument conquis par cette joie et cette énergie. Joli moment.