(c) Géraldine Aresteanu

Si la « diversité » fait partie de ces concepts attrape-mouches que l’on a greffés à la réflexion sur le spectacle vivant avec une pertinence parfois toute relative, sa représentation est une empêtrante chimère idéologique. La diversité, Amine Adjina, Gustave Akakpo et Métie Navajo l’incarnent malgré eux, s’interrogeant autobiographiquement et avec humour sur sa portée et ses limites, qui consiste parfois à assigner les auteurs de la francophonie au périmètre de leur géographie culturelle : ainsi Akakpo se retrouve-t-il avant tout programmé dans les festivals de création africaine… C’est, en somme, le même mépris culturel qui genrifie l’auteur d’origine étrangère, comme on dit, un peu péjorativement, qu’il y a une littérature de genre, c’est-à-dire un joli petit pré carré artistique sous surveillance. Variable d’ajustement, alors, la diversité ? Mais d’ajustement à quoi ? C’est ce qu’on voudrait savoir, sans doute, avec ce vote interactif interrogeant le public, et qu’on aurait aimé voir poussé ad absurdum jusqu’au dépouillement complet des bulletins et méditation sur ses conclusions ou non-conclusions. Plus de radicalité n’aurait pas fait de mal à cette facétieuse démonstration scénique.