Toutes les sorcières attendent qu’on les sauve

Gretel, Hansel et les autres

© Christophe Raynaud de Lage

Si, au théâtre, le spectateur n’est plus un grand enfant désordonné, s’il regarde un spectacle jeune public avec des yeux plus amusés qu’écarquillés, alors il s’identifie non plus à la fiction elle-même qu’à celles et ceux qui la fabriquent pour l’innocence des autres. C’est ce qui opère dans le spectacle d’Igor Mendjisky, où des parents s’encanaillent dans la fiction en prêchant le rangement. Et malgré notre réticence face aux projections trop illustratives, malgré notre regret que les objets investis par les parents paraissent moins découverts sur le vif qu’apprêtés pour la représentation, et que les relations entre les protagonistes soient un postulat dramaturgique et non un sujet du spectacle, nous nous rêvons au générique de ce conte de sorcière sucrée. Fable sur la disparition des forêts, de leurs odeurs et surtout de leurs mystères, dont on pousse malgré tout la porte pour qu’elle ne signifie pas la mort des nôtres.