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Stanislas Nordey avait parait-il souhaité, dès ses premières lectures des textes de Léonora Miano, les porter à la scène : c’est chose faite avec “Ce qu’il faut dire”, présenté ces jours-ci à la MC93, recueil de trois textes qui racontent avec justesse et intransigeance la part de colonialisme qui envenime, insidieusement, le langage, les réflexes et les impensés des sociétés occidentales, et conditionne dans le même mouvement les possibilités de construction intime des afrodescendants. Ils sont interprétés ici par trois comédiens énergiques et déterminés, dans une forme de spoken word qui préserve l’équilibre du texte entre l’essai politique et la scansion poétique – mais une forme un peu attendue peut-être, où le message perd quelque chose de l’âpreté qu’on lui aurait probablement trouvée s’il avait été lu par la belle voix grave de Léonora Miano.