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Les enfants ne se posent jamais la question du bonheur. Se demander si on est heureux est un questionnement anxiogène d’adulte en mal de confirmation d’évidence. Madeleine Raykov axe pourtant sa première mise en scène autour de cette problématique ontologique et tente de l’approcher dans un spectacle pluridisciplinaire mêlant joyeusement le chant, la danse, les jeux et autres pirouettes et pitreries. La perspective d’être regardé par des enfants doit-elle obligatoirement appeler les couleurs criardes et les rimes faciles ? Malgré l’engagement évident des cinq protagonistes et l’envie de transmettre aux enfants une énergie réjouissante, on regrettera la pauvreté du propos qui se contente d’effleurer son sujet sans jamais s’y confronter ; beaucoup de lieux communs pour un seul moment de grâce quand soudain tout s’apaise et laisse au piano la possibilité de faire advenir un moment de bonheur dans le présent de la représentation. La démonstration par l’expérience reste ici encore la meilleure recette, plus savoureuse que les accumulations de mots et de scènes, même si les enfants retiendront certainement plus les interactions avec ses clowns attachants et le piano blanc gigantesque qui s’impose sur la scène, refuge de cette communauté hétéroclite.