Le Déchirement. L’illusion. La Folie. L’Amour aussi. Du théâtre, quoi. Du théâtre, oui, mais pas que. Du cinéma d’hier, un peu. Alors, reviennent les noms d’Elizabeth Taylor, de Richard Burton et de Mike Nichols. Bien Sur. Et aujourd’hui ? Alain Françon, Dominique Valadié et Wladimir Yordanoff. Pourquoi ? Pour divertir, certainement.

Qui a peur de Virginia Woolf

Parce que oui, du divertissement, c’est à peu près tout ce qui ressort de cette mise en scène d’un réalisme utilitaire crasse et pour ainsi dire, dégradant. Pas dégradant pour le spectateur, non, parce que tout y est à peu près parfait. Les deux acteurs principaux sont excellents, évidemment. Et la scénographie parfois maline. Au rythme des cris, des hurlements et des coups échangés par ce couple sous les yeux de leurs invités d’un soir, la tension monte, savamment orchestrée par le hors champs qu’impose aux yeux de la salle cet escalier en haut des marches duquel ne peut loger que l’horreur de nos subconscients, de la réalité de nos pensées. C’est même haletant, par moment. Mais pourquoi ? Quelle idée ? Quelle vision ? Au delà de la volonté d’adaptation parfaite d’un texte célébré par tous depuis des décennies, c’est difficile à dire. Alors, l’œuvre devient compliquée à défendre, et c’est ici qu’elle devient dégradante pour ceux qui la proposent. Parce que le théâtre, et en particulier celui d’Alain Françon, c’est autre chose que de l’illustration. C’est une idée, c’est le théâtre éclaté, c’est une vision, c’est un désir de violence et de casser les codes, nos vies et nos carcans à l’aide de la masse de cet art majeur. Mais apparemment, ça, c’était hier. Ici, rien de tout cela. On se retrouve face à un théâtre qui montre, qui démontre, mais qui ne propose pas. Alors c’est beau. Parfois très beau. Mais ça ne sert à rien d’autre qu’à passer une bonne soirée, entre nous, dans une bourgeoisie parisienne rance recouverte de fourrure. Et quand on croit au théâtre, quand on a aimé Alain Françon, on ne peut que se dire que c’est bien dommage.