© Jean-Louis Fernandez

© Jean-Louis Fernandez

L’Empereur d’Atlantis joue à la guerre, joue à la mort, joue à la vie. L’ombre de l’immortalité que lui offre la Grande Faucheuse se paie d’un dérèglement de la nation : plus personne ne meurt. Enfermé dans son bunker, l’Empereur fait durer ce duel fantastique et musical pendant un peu plus d’une heure.

La mise en scène de Richard Brunel est plaisante par sa force évocatrice minimaliste, jouant sur les symboles et organisant l’espace avec justesse. L’action baigne dans un univers tantôt grotesque et absurde, tantôt effrayant et glaçant, souvent touchant. Les différents jeux de lumière mettent en exergue ces différentes ambiances, et travaillent le décor avec subtilité. Mis à part l’emploi peu justifié du support de la vidéo, l’ensemble est bien tenu, et se propose comme un parfait canevas pour laisser s’épanouir les voix et la musique.

Tous les ingrédients du singspiele sont ici réunis pour faire de l’Empereur d’Atlantis un parfait moment de musique et de théâtre. Les chanteurs sont excellents, ainsi que l’orchestre avec qui joue habilement le metteur en scène. Complètement intégrés au jeu, les musiciens assoient un sentiment de tout organique, qui a le pouls de cette fièvre propre aux mythes germaniques.