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Chuchotements, grésillements, respirations viennent perturber une note infiniment blanche… Pour Catherine Gaudet, la pureté de la vertu, la morale, la force d’âme, les valeurs et la loi divine n’existent manifestement pas sans leurs antonymes. Et c’est en effet violemment, qu’elle nous fait entrevoir le sein des vertus humaines.

Sur fond de chants monastiques, quatre danseurs se tiennent dans la pénombre au sol de ce qui ressemble à un ring de box.  A capella, ils chantent le quatuor pur et tremblant de leur rédemption. Avec une lente grâce, ils relèvent leurs corps tordus et lèvent leurs yeux de piétas italiennes vers le ciel. Les lumières sont chaudes, tamisées et prêtent à la confession. Pourtant, les corps ressemblent à des poupées, dont une force mystérieuse ferait bouger les membres, presque malgré eux. Est-ce le mal en action ? L’intime qui prend possession du corps entier ? Les combats intérieurs et extérieurs sont sans fin : rapports de forces entre hommes, entre femmes, entre hommes et femmes, entre un gourou et ses victimes, entre animal et maître…

Les danseurs sont incontestablement magnifiques et techniquement impressionnants. Chant, danse, théâtre et performance se mêlent naturellement. Seul le sens semble se cacher parfois derrière la folie des gestes et l’obscurité des rituels qui sont menés. Il faut croire que cela fait partie du charme de ces mystérieuses vertus tant malmenées. Car au bout de ce combat sans fin, légèreté, humour et candeur radoucissent nos nerfs. Atteindre la vertu, c’est toucher à la grâce divine.