© Eric Vuillermin

Plateau blanc – forcément – guitare électrique branchée au lointain jardin. Au sol, à la face, dix-sept vêtements et tenues de toutes sortes colorées et intrigantes. Après une danse qui convoque à la fois la rotation du buste et de la tête le balancé du bassin avec un mouvement quasi sur place, le tout dans un rythme effréné qui oblige Vania Vaneau à souffler bruyamment pour ne pas risquer la pure asphyxie, elle finit par enfiler toutes ces tenues : masque faisant penser aux têtes de poupées gonflables, perruque de longs cheveux noirs, robe façon gitane avec de grands voiles, chapeau à fleurs, tissu lamé argenté, peau de renards, bonnet à pompon, grand chandail en tricot qui touche le sol, voile violet, poncho, ailes d’ange blanches, masque de loup, de chat ou de souris, on ne voit pas bien, cape zébrée couverte de feuilles de bananiers, médaillon en or très kitsch en forme de cœur, coiffe en or comme en porte les papes, couverture rose, puis une jaune, un bouquet de fougères en plastique, un bâton, le tout porté alors que la danseuse poursuit une rotation circulaire similaire aux danses soufi… Vania Vaneau se pose au sol et sort de cet enchevêtrement de vêtements comme un vers sors de sa chrysalide. Ce seul moment suffirait à signaler durablement cette performance envoûtante de la chorégraphe ce qui fait que lorsqu’elle fait tournoyer autour d’elle les deux lampes, les agitant avec ses deux mains comme un nunchaku dans une pénombre calculée fascine moins. On la retrouve à la fin de cette séquence la bouche pleine d’encre noire. Le manche de la guitare se frotte au sol dans un jeu avec la danseuse qui finit recouverte d’une poudre de couleur comme à la fin d’un color game. Image qui fait penser à la danse butô mais où Vania Vaneau a troqué le blanc pour un rouge sang. Une proposition qui possède quelques longueurs mais qui ne manque pas de beauté.