En marche !

Une heure de déambulations aléatoires au cœur d’une machinerie désaffectée. Et au milieu de la trentaine de performers itinérants, à la démarche robotique ou névrotique, les visiteurs, immergés dans une zone hors du temps et hors de tout espace, se perdent, hagards, sceptiques, étrangers au mysticisme des cycles répétés des « marcheurs », ressassant à l’envi des comptines enfantines et des rondes étranges. Énigmatique, mystérieux, « Composite » reste pourtant totalement hermétique, ne laissant guère de propos émerger de la proposition performative.

Au gré des promenades indoor et outdoor (on se balade dans le lac, on tourne sur la pelouse, on se promène entre les machines), les microhappenings tentent de révéler un rapport à l’environnement quotidien, au contexte naturel et social. Ils restent pourtant totalement anecdotiques, perdus dans le décor in situ de la machinerie, ou utilisés de manière si délibérément déconnectée qu’ils finissent par sortir de toute signifiance.

La performance de Tetsuya Umeda s’apparente alors, au fur et à mesure que les œufs roulent et que le « Sacco et Vanzetti » de Joan Baez tourne au ralenti, davantage à une installation organico-matérielle mouvante qu’à une performance vivante, qui, c’est dommage, ne semble ni transcender de codes ni livrer au monde un quelconque cri d’alarme. Ou alors il est enfoui sous la sourdine de l’apparence.