Le théâtre dans le chaos du monde

Une Chambre en Inde

DR

Voici donc les aventures foutraques de Cornelia qui depuis sa chambre, là-bas en Inde, doit mettre en scène d’urgence un spectacle parce que le vrai metteur en scène a pété les plombs. Il fait chaud, il y a du bruit dehors, le téléphone sonne sans arrêt, des fax et des emails se succèdent sans cesse et pour tout arranger, on y entre on y sort, comme au théâtre à cour et à jardin, par les fenêtres et les portes. Cornelia incapable de se concentrer est au bord de la panique parce qu’elle « manque de vision » mais dès qu’elle essaye de dormir, les visions, rêves ou cauchemars, sont de la partie. La chambre est le chaos du monde au milieu de toutes les langues connues et inconnues. Pauvre Cornelia, incarnant Ariane Mnouchkine elle-même, mais une Ariane Mnouchkine totalement déboussolée : elle court, vire et tourne, le monde va si mal, comment le théâtre pourrait-il y remédier ? Au-delà du rire parfois potache, la dénonciation de l’horreur, de la cruauté, de l’absurdité et de la folie des hommes est constamment présente et c’est toute la puissance du spectacle d’emmener le spectateur dans cette folle poursuite de la nécessité de l’art et de la beauté.