(c) Jorn Heijdenrijk

Grosse machine du Festival d’Automne avec trois spectacles à l’affiche cette année, tg STAN s’associe à la compagnie de KOE pour proposer une farce sans paroles (ou presque) en contrepoint à l’austérité bergmanienne d'”Infidèles” et d'”Après la répétition”. Sur scène, trois hommes en costumes sombres accueillant le public dans un bric-à-brac hétéroclite et un théâtre de la Bastille sens dessus dessous, la scène à laquelle nous sommes habitué·e·s ayant été démontée pour laisser la place à un dispositif scénique bi-frontal.

Si l’on reconnait sans peine avoir beaucoup ri au début, assez rapidement la mécanique du rire se grippe jusqu’à l’agacement, tandis que nous vient en tête cette question alors que la représentation n’est pas encore terminée : peut-on encore réussir à faire rire avec une raie du cul apparente et une moustache hitlérienne ? “Evidemment !” semble nous répondre les trois comédiens-auteurs-metteurs en scène d'”Atelier” tandis que sur notre visage se dessine une petite moue dubitative. Peut-être avons-nous tort, et aurions-dû nous lire “Atelier” comme une sorte de suite à “Art”, satire de l’art contemporain de Yasmina Reza montée par tg STAN l’an passé. Mais dans ce décor digne de l’appartement d’un accumulateur compulsif hollandais caricatural (les sabots en bois et les fromages en prime), on finit par se demander s’il n’y a pas un certain cynisme dans l’entreprise. Redite en tout cas il y a, car si on peut quand même trouver sympathiques ces bricoleurs du dimanche qui passent plus d’une heure trente à traficoter le décor, on ne peut s’empêcher de trouver qu’il est décidément bien facile de monter un spectacle entier sur l’idée que la différence entre les artistes contemporains et le proverbial enfant de cinq ans qui pourrait faire pareil de leurs détracteurs, c’est que l’artiste, lui, l’a fait.