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Le Bâtiment des Forces Motrices à Genève a accueilli mardi 12 juin l’un des plus grands chefs-d’œuvre du ballet classique : “Roméo & Juliette” de Prokofiev revisité par le talentueux Jean-Philippe Dury. Sa chorégraphie oppose la danse flamenco et le néoclassique, à l’image des deux familles de la tragédie shakespearienne. Face à la virtuosité des solistes de la compagnie Elephanta in the Black Box, les Capulet, s’opposent les danseurs du Ballet National d’Espagne qui donnent vie au camp adverse, les Montaigu. Le chorégraphe propose une relecture sur le désir et les conflits : deux mondes opposés, deux familles, deux amants et deux styles de danse.

Jean-Philippe Dury a commencé à l’Opéra de Paris où il fait toutes ses classes avant d’intégrer à l’âge de 19 ans le corps de ballet. Il a reçu de nombreux prix prestigieux dont le Grand Prix de la République d’Italie, le Prix Talent Madrid, le Taglioni European Ballet Awards à Berlin puis a rejoint la Compañia Nacional de Danza à Madrid sur invitation de Nacho Duato. C’est en 2013 qu’il décide de fonder sa propre compagnie Elephant in the Black Box. Loin de vouloir se contenter de transposer la version de Shakespeare à la Prokofiev, il a voulu innover. “C’est un Roméo et Juliette des temps modernes, c’est l’histoire de deux gangs qui se haïssent. Et au fond, ça se rapproche plus de West Side Story” explique-t-il.

A cette chorégraphie haletante et passionnelle, où les pas et les claquettes remplacent les mots, s’ajoutent de sublimes jeux de lumière. Ce “Roméo et Juliette” a conquis le public et poursuit sa tournée en Europe.