Pour ceux qui ne le savent pas (et ils sont nombreux), Nancy est une ville qui entretient un long rapport avec les festivals internationaux de théâtre. Depuis les années soixante, en fait, quand le Festival Mondial de Théâtre Universitaire de Nancy, dirigé par Jack Lang, accueillait (et parfois même faisait découvrir) des créations de personnages comme — excusez du peu — Jerzy Grotowski, Tadeusz Kantor, Pina Bausch ou encore Bob Wilson. Une aventure qui s’est terminée au début des années 80 : époque bénie, donc, encore racontée aujourd’hui avec des étoiles dans les yeux par les anciens, que les gens de notre génération n’ont malheureusement pas pu connaître. Ensuite est venu le Festival Passages, créé en 1996 par Charles Tordjmann, et qui se donnait comme mission d’aller fouiller les décombres de l’ex-URSS pour y dénicher de petites pépites théâtrales, mission que le festival continue d’assurer à Metz, avec un horizon élargi.
La plus récente incarnation de cette tradition nancéienne, c’est donc le Festival RING, qui présente en ce moment sa cinquième édition dans son repaire du Théâtre de La Manufacture, CDN Nancy-Lorraine. RING, pour Rencontres Internationales Nouvelles Générations, festival qui se donne, comme son nom l’indique, les moyens d’offrir au public de la ville une programmation originale et audacieuse, dans une ambiance toujours festive. En témoigne l’affiche de cette édition qui regroupe, auprès d’acteurs locaux comme les compagnies Mavra, La Mue/tte ou La Chose Publique, des créations venues de Russie (KnAM Teatr), de Belgique (Ubik Group), d’Italie (Emma Dante), du Chili (Pablo Larrain)… Notons aussi la présence, pour clôturer le festival, de l’animal argentin Rodrigo Garcìa, rarement programmé dans les terres de l’est. Le tout ponctué par des concerts et DJ sets le soir, parce qu’on est avant tout là pour se faire plaisir.