Lettre à Molière

Mon cher Jean-Baptiste,

Je dois bien t’avouer que, à la lecture de cette nouvelle, 1 500 signes en plein Festival d’Avignon, ma première pensée fut pour Py ! Non pas le pi transcendant des pythagoriciens, mais l’autre, celui de Thespis, du théâtre ! 1 500 signes, alors qu’un seul venant de lui m’aurait suffit !

Je reconnais que je me suis un peu joué, abusivement joué, même, je le confesse, de l’orthographe dans l’offre que je lui ai soumise, espérant naïvement, niaisement peut-être, déclencher l’hilarité par une absurdité phonétique !

Quelle erreur !

Rien, pas un mot de refus, même pas un regard hautain, qui m’aurait laissé croire que ces yeux avaient effleuré, compris mes fautes ! Le public d’Avignon n’est-il pas encore prêt à ce genre d’humour défaillant, où le jeu de lettres l’emporte sur celui des mots ?

Aujourd’hui, et après toutes ces années de pénitence, une réponse de ta part me surprendrait presque moins, car le théâtre est ainsi : comédie ou tragédie, nous ne vivons que derrière des masques diaphanes, translucides qui n’abusent que nous-même !

Mais j’arrête là mes lamentations, sinon on va finir par s’imaginer que la culture théâtrale tsigane s’arrête sur un coin de rue passante, un enfant dans les bras !

Cependant, j’ai une question !

Pourquoi avoir choisi le nom de « Molière » ?

Il est le nom d’un village où l’on m’a refusé le droit de stationnement pour mes caravanes, et celui d’y donner une représentation en plein air !

Et m’a demande était sans faute !