"Que demande le peuple ?"

Réponse de Yann Collette

Yann Collette

Yann Collette

Il existe pour celui qui y croit. Un peu comme Dieu en quelque sorte.

Le rapport entre Dieu et le théâtre est d’ailleurs patent.

La fonction de l’acteur étant de faire croire, de donner à croire, de faire comme si. Les loges feront office de sacristie, la scène d’autel, le public les croyants et les incroyants se mêlant dans un silence religieux.

Ce « quatrième mur », c’est Dieu*, or qu’y a-t-il derrière Dieu et même devant ? On se le demande ainsi qu’on le faisait à Berlin à la grande époque (on imagine aisément Heiner Müller se poser ce genre d’interrogation tout en écrivant avec ses pieds pour la postérité).

Soyons sérieux, derrière le mur il y a une belle pièce**. De quoi parle-t-elle, cette pièce, de qui ? Va savoir, c’est un peu comme si on demandait à un borgne de repérer la profondeur de tel ou tel texte. Pour ce qui me concerne, la question du quatrième mur étant résolue d’entrée de jeu, je ne m’intéresse qu’à l’architecture du lieu, sa décoration et éventuellement sa verticalité…

Le reste est silence, comme l’aurait dit « Secouez-les-poires*** ».

* Dieu est l’œil qui manque aux athées et qui pousse en trop sur le sexe des religieux. En effet les athées, qui n’ont qu’un œil, souffrent de ne pas voir la lignée, l’horizon qui les suit ou les précède, souffrent d’avoir le champ visuel ouvert d’un seul côté, d’aimer toujours séparés, de toujours sentir un vide quelque part… Sans doute le manque du Sacré. Les religieux, eux, ont le sexe qui imagine. Un œil en trop leur a poussé qui toujours croit voir la vérité. Toujours violent ce regard du sexe dressé vers Dieu pour prier et léviter. Trois yeux dans un seul corps font que l’âme toute trouée est une passoire à délires du sexe extasié. Ils pissent mystique. Manuella Morgaine « Dieu grammairien ».

** Voir Pompidou-de Gaulle.

*** William.