« La vérité est que l’on fait ce que l’on peut. Parce que la vie n’est pas un film. Mais peut-être que je me trompe, peut-être que je suis dans un film de science-fiction sans m’en rendre compte. J’aime beaucoup la phrase de Giacometti qui dit : « Dans un incendie, entre un chat et un Rembrandt, je sauverais le chat. » Le miracle est ici. Il suffit parfois d’un incendie pour ouvrir les yeux.
Je viens de travailler avec des enfants et je peux dire qu’avec eux, on passe au tordeur, qu’on le veuille ou non. L’art de l’enfant, c’est l’art du fou. Un enfant c’est un ouvre-boîte. Zéro mensonge. Cœur sauce tomate. La chose la plus importante que j’ai apprise au contact de Gaïa et Fiona, c’est à regarder et à écouter. Regarder mieux. Écouter mieux. Quand j’ai demandé à Gaïa (8 ans) la définition de la danse, elle m’a répondu : « When you do some mouvements to express something. But you can dance for dance. » C’est plutôt beau. ça donne le courage d’être un peu plus libre.
La vie bave. Ma langue est à terre. J’accepte que les choses dérapent. Depuis un moment, je réalise que faire des spectacles n’est pas si important. Je veux dire, pas plus important que d’aller jouer dans les arbres. Pas plus important que de vivre sa vie. Je crois qu’il faut prendre le risque d’aller dans le monde. D’y tomber. Il faut réaliser que nous sommes des étoiles remplies d’hydrogène qui filent à pleine vitesse dans le noir. Et que cette course folle est magnifique et éphémère. »