Edito – I/O n°40 – Rapt et Ravissement

Karen Knorr

C’est au poète que nous empruntons les mots pour vous transmettre avec enthousiasme les humeurs de cette nouvelle saison. Dans son recueil, Claude Louis-Combet réveille ce rêve récurrent qui accompagne les jours, l’irrépressible envie d’être rapté, enlevé à son quotidien et projeté malgré soi dans une autre aventure. Ce soudain changement d’état, ce devenir-autre, nous croyons et crions que les festivals en sont l’écrin privilégié. Un temps où le spectateur s’offre. Il faudrait être toujours conscient que le miracle peut advenir, qu’en prenant place, nous acceptons le risque d’être touchés, de couler et parfois de renaître. Non pas parce que l’artiste adresse une pensée ou une forme au public (ne pas créer pour celui qui regarde, créer car c’est vital), mais parce que la communauté de ceux qui sont là défriche ensemble et individuellement, par la symbiose de leur imagination, une voie nouvelle vers une autre dimension. Nous accompagnerons ces expériences tout au long du Festival d’automne en vous livrant un certain regard. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un guide ou une litanie de recommandations mais des pierres à l’édifice, une envie de partager la façon dont les scènes s’emparent (ou pas) du temps disponible de nos cerveaux.