Il est des matins où les ciels infiniment bleus et les mers indéfiniment claires semblent destinés à vos yeux seuls. Sur ma route des festivals du sud-est asiatique, entre le merveilleux SIFA de Singapour (voir le reportage complet ici) et le festival de George Town, c’est au Pangkor laut resort que je fais escale : trois jours hors du temps, 3 nuits hors du monde. Une escale idéale.

Perdue sur une petite île en Malaisie dans le détroit de Malacca, je me pose au coeur de la jungle et découvre, éblouie mais un peu sonnée, ce havre de luxe et de paix. Car comme toutes les choses de valeur, le paradis se mérite et la route pour le rejoindre sera à vivre comme un trajet initiatique, comme s’il fallait ce temps là à notre regard pour se préparer à voir pleinement. Un peu comme cette balade dans la forêt tropicale, poumon vert au coeur de l’ile, qui permettra à ceux qui la tentent de jouir encore plus fort de la plage carte-postale-en-mieux qui se dévoile au bout du sentier. Ici, tout n’est qu’intensité douce.

Conçu uniquement pour le bien être de ses occupants éphémères, il ne s’agit pas de découvrir une culture ou des modes de vie endémiques – le resort a seul droit de cité sur l’île – et c’est entre soi que l’on goûte à ces mille merveilles exotiques. On est invité à se fondre dans une parenthèse enchantée et pour la vivre pleinement, il faut jouer le jeu et accepter d’être, pour un temps, le roi de la fête.

Crédit Marie Sorbier

Pangkor Laut resort, vue de la jungle

Concrètement ? Un enchantement des sens à tous les étages. Les chambres les pieds dans l’eau, raffinées sans en faire trop, se laissent bercer tendrement par le son et le mouvement des vagues et c’est dans la piscine qui ne rêve que de s’unir à la mer dans un camaïeu de bleus idylliques que je laisse volontiers passer le temps et le soleil. Mais l’expérience ultime de ce séjour féérique sera finalement (évidemment ?) de l’ordre du rituel. Il se murmure entre les palmiers qu’il a été élu meilleur spa  de la planète mais ne nous y trompons pas : « Spa Village isn’t just a place, it’s a philosophy ». Les presque 3h passées entre leurs bains et leurs mains valent des années de thérapie tant elles reconnectent l’enveloppe avec le noyau du dedans, la peau et l’âme, moi et la nature accueillante et luxuriante qui m’entoure. A ciel ouvert, les pores en éveil libérés du superflu, l’expérience vaut à elle seule le (long) voyage. Et pour se remettre en saveurs, rien de tel que de goûter à la cuisine du légendaire Oncle Lim, présent depuis les origines, et dont les crevettes à se damner peuvent réconcilier avec la vie même les plus acariâtres d’entre nous. Lors du dernier petit-déjeuner (pantagruélique ! rabelaisien en diable…) avant le départ vers Penang, nouvelle capitale du street art dont les ruelles sont des invitations permanentes au voyage, on se dit que c’est une chance d’avoir pu se laisser aller, d’avoir su lâcher prise pour contempler un instant la beauté du monde.

Pangkor Laut resort

Pour tout savoir : http://www.pangkorlautresort.com/

crédit Marie Sorbier

Pangkor Laut Resort