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Il s’agit d’un singulier portrait de famille. Une mère excessive ou lunatique et ses deux filles, l’une passionnée, la seconde tourmentée, se reconnectent par l’entremise de deux réconciliateurs, inspirés des personnages principaux de L‘Idiot de F. Dostoïesvski  et La Conjuration des imbéciles de J.K. Toole. La Gentillesse est une pièce bienveillante, qui révèle la délicatesse et la folie de ses personnages à travers une série de digressions habiles, orchestrées autour de tableaux scénographiques saisissants. Cette réflexion picturale de l’écriture, méthodique et descriptive, se parachève dans le tableau d’anniversaire que reçoit l’aînée. Le tableau, fictif, est raconté et mis en scène par les personnages dans un clair-obscur caravagesque, où les moindres détails sont croqués sur le vif. Du plafond, structure aérienne composée de matériaux de récupération peints en blanc, tombent à intervalles irréguliers des plumes ou du plâtre, qui viennent rythmer la poésie ou les accès de colère des personnages. Les histoires, anecdotiques ou bibliques, cruelles ou généreuses, s’enchaînent, racontées avec passion par cette compagnie bigarrée, parce que “la société a besoin de sens et d’histoires fabuleuses”.