Les FrustréesPourquoi ne pas adapter de la BD au thêâtre ? Pourquoi ne pas adapter “Les Frustrés” dans une forme qui alterne le gag et les interventions et réflexions de l’artiste ? Réponse : parce que ce que fait Brétecher, qui tient en équilibre l’hystérie et l’héroïsme des femmes, est impossible à incarner sans verser dans le cliché. Sans réduire les contradictions qui traversent les personnages comme leur dessinatrice. Et sans perdre la forme percutante de la planche. Heidi-Éva Clavier essaie pourtant, faisant intervenir le dessin sur scène, mêlant l’incarnation des personnages et les interventions et atermoiements de l’auteure, au discours direct ; sans parvenir tout-à-fait à réduire les contradictions entre ces deux formes si difficiles à concilier, la bulle et les planches.  Le résultat n’est pas déplaisant, surtout grâce aux textes de Claire, emphatiques, ironiques, drolatiques, qu’on a envie de relire.