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Exaltante rétrospective que ces quelques 180 photographies de Bettina Rheims, qui couvrent l’ensemble de sa carrière de la fin des années 1970 à nos jours. Il fallait l’espace considérable des trois étages de la MEP pour contenir, sans risquer la saturation, ces œuvres presque toutes grand format. Malgré quelques approximations dans l’affichage dues à l’éclatement d’une même thématique sur plusieurs salles, l’exposition menée par Vanessa Mourot, avec la participation de Jean-Luc Monterosso, sillonne avec glamour les obsessions de la photographe : les corps, la sexualité, et, surtout, les femmes. Qu’elles soient des immenses stars (Madonna, Laetitia Casta ou Charlotte Rampling) ou de totales inconnues, les femmes sont toujours représentées dans une intimité à la fois ultra-réaliste et transfigurée : le réalisme d’une chair nue, qu’elle soit déformée, allongée, abandonnée, tatouée ou transsexuelle… ; et puis le parti pris d’un montage excessivement préparé, à la fois dans les poses ou les décors (à l’instar des papiers peints de la série « Chambre close »). Mais, en dépit de sa surenchère sexuelle et de sa volonté transgressive, le travail de Bettina Rheims est d’abord celui d’une recherche de captation de l’âme par la surface : « Ce qu’il y a de plus profond en la femme, c’est la peau », semble-t-elle dire en paraphrasant Paul Valéry.

Jusqu’au 27 mars à Paris à la Maison Européenne de la Photographie.