Brussels Dance au rythme de demain

En 1987, Maurice Béjart et son Ballet du xxe siècle quittent la Monnaie après avoir participé à faire de Bruxelles une des capitales européennes de la danse, laissant derrière lui l’école Mudra, qu’il avait créée et qui ne survécut pas un an à son départ pour Lausanne. L’espace d’un temps, la ville redevient alors cette cité décharnée par le béton, avant de ressusciter dans le geste fondateur de Bernard Foccroulle, qui décide en 1992 de nommer Anne Teresa De Keersmaeker à la place encore chaude qu’occupait le chorégraphe français. Depuis, c’est toute la vitalité du mouvement belge qui ne s’est plus jamais démentie, et c’est ce qu’essaie de démontrer justement l’événement Brussels Dance. Pendant ces quelques semaines, dans douze lieux multidisciplinaires et bicommunautaires, les grands chorégraphes de ces trente dernières années côtoient les jeunes talents qui un jour, comme Anne Teresa l’a fait en 1992, prendront la place des maîtres. C’est un peu inquiétant en ce que ce n’est rien d’autre que la preuve de l’écharnement réel du recommencement perpétuel du temps qui nous est démontré, mais c’est aussi rassurant tant la terre des avenirs s’annonce fertile. Car comment ne pas le penser, à voir ces dernières années sortir de PARTS (l’école fondée par A. T. De Keersmaeker) les jeunes grands que sont déjà devenus Noé Soulier ou Joao Martins, alors que sont déjà sortis de la même institution depuis le début des années 2000 des Cédric Charron, des Lisbeth Gruwez ou des Marlene Monteiro Freitas ? C’est impossible. Alors venez. Venez voir la mécanique du recommencement à l’œuvre. Jusqu’au 31 mars à Bruxelles, la jeunesse est invitée à démontrer qu’elle subsiste et qu’il est temps de la laisser faire.