Je n’attends rien. Je suis dans l’acte artistique. Je fais, j’agis. Je ne suis pas à l’abri, ma liberté d’expression est limitée, fragile. Mon travail n’est pas vendeur, pas forcément beau selon des critères normés. J’ai eu envie de bousculer, toucher, de faire sortir le public de sa zone de confort, pour se poser, déposer, se regarder vraiment, droit dans notre histoire, nos histoires ; celles de ce passé colonial qui nous hante et nous désunit, qui nous empêche d’avancer.
Les risques pris n’ont pas plu à tout le monde :
– Mon appart’ en dit long, un face à face entre ma vérité et ses zones d’ombre ;
– Z.H. Initiales de zoos humains, violente réalité pour nous enfants du hip-hop ;
– S/T/R/A/T/E/S – Quartet où je me suis posée dans le silence, le vide, pour accueillir la peur et la violence surgies.
« On », inclut-il les artistes racisé-es (les autres)? « On » est-il prêt à repenser son rapport aux arts? (Bintou Dembélé)
Beaucoup de choses nous divisent, posent des barbelés. Seule je me sens impuissante, alors voici d’autres réponses.
Il nous appartient à tous de transformer nos imaginaires en laissant la place à toutes les singularités quelles qu’elles soient. En agissant pour que tous les artistes racisé-es aient les moyens d’exercer leurs arts. Que les arts se nourrissent les uns des autres, se créolisent et inventent les nouveaux imaginaires d’une humanité commune. Leïla Cukierman
J’ai cessé d’attendre et je fais, je rassemble, je crée, de nouveaux espaces, de nouveaux moyens, libres de toute emprise du capital et de la soif de pouvoir, de la soif de la masse, de la soif de la norme, je fais du tordu, du méprisable et de l’horrible. Eli
Pour transformer l’institution culturelle, passer d’un outil de domination à un outil rassembleur de valorisation et de soutien à toutes les formes de cultures présentes sur le territoire. Pier Granson
Nous n’attendons rien, mais luttons pour plus de justice et d’égalité, de vérité et de beauté. Maboula Soumahoro