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Un film populaire français s’intitulait ” Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes”…  C’est un peu ce que raconte le jeune auteur Quentin Laugier dans cette fresque inspirée du film “À bout de course ” de Sidney Lumet mise en scène par Alexis Moati à l’occasion de la réouverture de l’Espace des Arts de Chalon sur Saône – une réussite, au passage.

La pièce débute par un – long ! – monologue, un peu braillé malgré un micro bien visible – par Pierre Laneyrie qui joue le frère de Danny, pianiste. Dès le début, beaucoup d’idées et de concepts… Ensuite, avec force “mon amour”, “mon chéri”, “je t’aime”, la vie d’une famille qui aurait tout de normal avec une rivalité de frères, l’un surdoué qui finira alcoolique et l’autre pianiste du genre à ne pas s’éterniser lorsque cela ne va pas. Normale, si ce n’est que les parents figurent dans la liste des 10 criminels les plus recherchés par le FBI aux États-Unis !

Un prétexte donc à des considérations en tous genres, notamment politiques… L’action se situe tantôt très loin dans le temps (quelques Cro-Magnons passent par là), puis dans les années quarante, vers la fin des années soixante-dix et de nos jours. Quentin Laugier use du flash back, les comédiens passant d’une époque à l’autre avec des artifices usuels du théâtre. Le tout se passe dans un décor à la logique assez vite dévoilée, imaginé par Thibaut Vancraenenbroeck. Quelques situations sont intéressantes, mais l’ensemble est lourd, le jeu laborieux… Je ne sais pas si “le monde va dans le bon sens” comme le demandent sans cesse les personnages dans cette pièce, mais la famille Pope, toute activiste (ou activiste en devenir pour les enfants), peine à nous convaincre.