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Que reste-t-il d’une vie quand la mémoire et le corps se délitent ? Quel souvenir accepte-t-on de laisser derrière soi à l’approche de la mort ? C’est avec beaucoup de pudeur qu’Elise Chatauret tente de répondre à ces questions, en s’appuyant sur des entretiens réalisés avec une dame de quatre-vingt-treize ans. Se rapprochant du théâtre documentaire sans son côté rébarbatif, la metteuse en scène s’interroge sur les traces mnésiques et sur ce qu’elles révèlent de nous. S’il est question de mémoire, il est aussi question de sa manipulation. Car à une mémoire qui peut être défaillante s’ajoute l’envie de contrôler ce qui restera, de réécrire une histoire officielle, qu’elle soit moins dure pour ceux qui resteront, plus flatteuse pour soi, ou tout simplement la plus pudique possible.