C’est l’ennui et l’indifférence que fait résonner cette adaptation du “Don Karlos” de Schiller, plutôt que l’écho du Sturm und Drang : les comédiens font de leur mieux pour attirer l’attention sur les enjeux contemporains du texte, qui évoque complots amoureux et politiques, poids du religieux, conflits entre pouvoir et liberté, mais la mise en scène est laborieuse, pauvre en propositions qui retiennent l’attention – si ce n’est celle d’une cour d’Espagne transformée en conseil d’administration. La réalisation s’étend en longueurs, diluant la tension, pourtant à son paroxysme, dans laquelle se trouve les protagonistes. De l’ultra-classique monté de façon ultra-littérale, sans que l’originalité véritable d’une forme n’offre à entendre le texte. La lettre sans l’esprit en somme. L’ensemble ne prend pas assez de risques et l’ennui, à force, écrase toute possibilité d’attention au texte.